Le Tassili N'Ajjer est incontestablement le haut lieu de l'art pariétal et le plus grand musée à ciel ouvert au monde. S'il est vrai que la seule évocation du mot "tassili" qui en tamahaq (la langue des touareg) signifie tout simplement "plateau", renvoie à I'art rupestre (gravures et peintures pariétales), il n'en demeure pas moins qu'une pérégrination dans les immensités tassiliennes permet l'immersion dans un univers chaotique fait de cathédrales de pierres, de rochers admirablement sculptés par Dame Nature et de canyons qui sont une franche invitation à une délicieuse expérimentation de sensations fortes. Les dunes qui déploient leurs teintes tantôt rouges, tantôt merveilleusement dorées sont également là pour ponctuer des escapades à travers les chemins escarpés de ce beau désert algérien. Bref, tous les ingrédients d'un dépaysement total sont réunis.

S’étendant sur une superficie de plus de 80 000 kilomètres carrés, au sud-est algérien, le Parc du Tassili N’Ajjer est considéré, à juste titre, comme le centre d’art préhistorique le plus riche au monde. Le Tassili qui, en tamahaq, signifie : plateau des rivières, a été érigé en Monument Historique National en juillet 1972, et classé Patrimoine mondial par l’UNESCO en 1982. En plus de sa qualité indéniable de plus grand musée à ciel ouvert au monde, le Tassili N’Ajjer se distingue par la diversité et la beauté de ses paysages. Dunes, arches gréseuses, pitons, forêts de pierres, canyons, vasques d’eaux (gueltas) et ksour médiévaux font de cette région une destination importante pour les touristes avides de sensations fortes.)

Fête emblématique des Kel Djanet, la Sebeïba célèbre, selon la tradition orale, la mort d'un chef de geurre pharaon, suite à la défaite de ses troupes, en pleine mer, vaincues par le prophète Moïse. L'on rapporte aussi que des conflits éclataient constamment, jadis, entre les Kel Tarbouna ( habitants du ksar d'Azelouaz) et les Kel Taghourfit (habitants ksar El Mihan) et qu'une guerre sanglante les dressa les uns contre les autres, au XVII ème siècle. Grâce à l'intervention de quelques sages des deux tribus, dit-on, les belligérants finirent par sceller un pacte de paix, qui, depuis, les unit. Et depuis, chaque année (pendant la fête de l'Achoura) les deux tribus (Kel Tarbouna et Kel Taghourfit) commémorent avec grand éclat cet événement majeur de leur histoire. Vêtus de leurs plus beaux costumes de guerriers et brandissant leurs tikoubaouine (épées, en tamahaq), les danseurs se rejoignent et se jaugent, avant de restituer dans un subtile jeu scénique ce qui fut leur dernier combat. Les femmes, bien coiffées et parées de leurs plus beaux bijoux, encouragent les "guerriers" par leurs chants admirablement rythmés par l'imposant son du ganga (tambour local). Beaucoup de danseurs subissent l'envoûtement des voix féminines mêlées au son si impressionnant du ganga, en entrant en transe. Ce que les Touareg désignent, dans leur langue ancestrale, par l'expression "tamoulé tekkous" (la transe est chaude).
Texte : Azzedine ALIOUCHOUCHE